Bonsoir,
En partie réponse à ta question:
Extrait de :
Manuel de numismatique française. Médailles, jetons, méreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonné
« ...Plus tard, au cours des XVIe, XVIIe et xvme siècles, des fabricants de Nuremberg émirent une quantité considérable de jetons, aisément reconnaissables, malgré les types français qu'ils reproduisent le plus souvent. D'ailleurs ces industriels ont fréquemment inscrit leur nom sur leurs produits, plus sans doute par intérêt commercial que par un orgueil artistique, qui ne se comprendrait guère. Schultes, Lazarus Gottlieb, Matheus, Ulrich, Johann-Jacob Dietzel et Kilianus Cocuus ou Kochuus ont marqué des jetons, fabriqués pour l'usage des négociants français, depuis Henri II jusqu'à Henri III. Sous Henri IV, c'est Hans Krawinckel dont le nom est le plus fréquent et il a proclamé lui-même la faveur de ses produits en France et dans les Pays-Bas sur un jeton qui porte : Hanns Kravwinckel bin ich bekont, écusson avec des jetons disposés sur plusieurs lignes; R In Franckreich und auch in Niderlont, exemple de chiffres disposés, 891 : 9 = 991. Hans Laufer (sous Louis XIII); Christian Maler, Lazarus Gottlieb Laufe", Wolf, Cornelius, Conrad et Hoger, inondent la France deleurs produits sous Louis XIV.
Joh. Fried. Weidinger travaille sous Louis XV ; Reich et Lauer 2 se partagent le règne de Louis XVI, et Lauer a même fait un jeton du couronnement de Napoléon Ier.
La plupart de ces jetons banaux de fabrication allemande sont incorrects, soit pour les types, soit pour les légendes, dont le latin est farci de barbarismes (classa pour classe; ex jactua luroum pour ex jactura lucrum, sur un jeton copié sur celui des Revenus Casuels de 1681 ; Félicitas puplicas, etc.).
C'est en vain que la Cour des Monnaies avait, par des arrêts des 18 février et 10 mars 1672, fait défense de fabriquer des jetons ailleurs qu'au balancier du Louvre ; il avait pris aussi des dispositions sévères contre l'introduction des jetons de fabrication étrangère.
Par édit de juin de la même année furent créés un directeur du balancier du Louvre et un contrôleur et garde de la fabrication des jetons.
Mais si les produits français étaient plus soignés, ils étaient aussi d'un prix plus élevé. Ainsi, vers 1725, le prix de la main-d'oeuvre atteignait, au marc, 20 livres pour les jetons d'or; 4 1. 10 pour les jetons d'argent ordinaires; 12 livres pour les jetons d'argent pour le jeu; 8 à 161. pour les octogonaux; pour les jetons de cuivre, matière comprise, ronds, 21. 10 ; pour les octogonaux, de 3 à 4 livres 3
Beaucoup de jetons anciens du XVIIIe siècle ont été argentés ou dorés, sans doute au moment de l'émission.
Cordialement
Philippe