Bonjour,
En guise de conclusion, j’ai rassemblé ci-après dans deux premiers paragraphes les éléments que j’ai pu recueillir au fil de mes lectures sur les « acanthes » et les « broches », puis un dernier paragraphe de « conclusion » proprement dit. En n'oubliant pas Philippe que je remercie de m'avoir mis sur la piste des feuilles d'acanthe. C’est peut-être un peu trop long ! Bonne lecture cependant si vous en avez le temps (et la patience !).
Jean Luc
Acanthe :L’acanthe est un motif de décor né à l’Antiquité et très fréquent à cette époque.
La décoration par feuilles d’acanthe disparaît presque complètement au Moyen-Age au profit d’autres décorations végétales et florales plus communes, parce que rencontrées plus fréquemment dans nos campagnes.
Elle revient à la Renaissance via les italiens qui redécouvrent les chefs d’œuvre de l’époque antique et la remettent au goût du jour.
Elle connaît son apogée au XVIIe siècle et une grande partie du XVIIIe (quoiqu’un peu moins déjà). Les XIXe et XXe signent progressivement son glas…
En se focalisant sur le XVIIe siècle, on notera l’émergence de décorations (sur les meubles et autres objets) avec des « acanthes perlées », particulièrement pendant la « période de transition » entre les styles Louis XIV et Louis XV, c’est-à-dire entre la fin XVIIe sous Louis XIV et le début XVIIIe sous la Régence.
Ainsi, pour illustrer mon propos, les « acanthes perlées » ornant le pied de cette console d’applique datant du « siècle de Louis XIV », et cet autre décor sensiblement de même époque :
Broche :De fibule, en fermail, puis en fermaillet, est née la « broche », passant d’une fonction purement fonctionnelle à une fonction de plus en plus décorative comme parure de vêtement.
Cette fonction de parure est, toute proportion gardée, assez récente. Car dans la première moitié du XVIIe siècle, la broche est quasi inexistante. Le vêtement ne s'y prête pas : la mode est encore à la chaîne d'or et au « pent-à-col ». Elle fait son apparition au milieu du siècle, au moment où le vêtement féminin change.
Placée sur l'épaule, la manche ou le corsage, elle est à la fois utilitaire et décorative. Les portraits laissent toujours apparaître le même type de broche : de forme ronde, ovale ou rectangulaire.
Dans la première moitié du XVIIIe siècle, cette mode perdure encore, dans les mêmes formes et destinations qu'au siècle précédent.
Conclusion :Si l’on confronte les caractéristiques, tant historiques que décoratives, énoncées dans les paragraphes « Acanthe » et « Broche » précédents, on est conduit, peu ou prou, à privilégier l’hypothèse d’une broche datant de « fin XVIIe – début XVIIIe ».
D’autant plus que nous retrouvons sur notre broche des caractéristiques propres aux « acanthes perlées » dans cette même tranche de dates : les « points » ou « perles » qui agrémentent les feuilles de la lettrine C d’une part, et les « points » ou « perles » qui agrémentent les branches du carré de contour de la broche.
D’autre part cette broche pourrait être classée dans la série des broches dites « héraldiques », s’il se confirme que la lettrine C par son initiale liée à trois besants (du type trois bogues de châtaignes) exalte un tel blason (celui de la famille du Chasteignier ?). Famille dont on peut identifier sans trop de difficulté les trois principaux personnages féminins (Judith, Jeanne et Françoise), dans la région à la fin XVIIe début XVIIIe. Une branche qui s’est éteinte dans la région très peu de temps après.