Salut à toutes et à tous, j'espère que vous allez bien !
Je viens partager avec vous une de mes monnaies, j'en partagerai d'autres afin d'échanger avec vous sur ces monnaies ou la numismatique en général !
AQUITAINE - DUCHÉ D'AQUITAINE - ÉDOUARD Ier Denier au léopard, 1er type, 1291
Duché d'Aquitaine, denier au léopard d'Édouard Ier, 1er type (1291), atelier de Bordeaux, (Argent; 18,5mm; 1g).
A/ + EDWARDVS REX (Édouard, roi). AGL' entre deux traits, léopard à gauche au-dessus, E oncial au-dessous.
R/ + DVX AQIT BVRD' Croix cantonnée au 1 d'un E oncial.
AQUITAINE - DUCHÉ D'AQUITAINE - ÉDOUARD Ier (1252-1307)
Édouard Plantagenêt (1239-1307), fils aîné d'Henri III (1216-1272) et d'Éléonore de Provence, fut d'abord duc d'Aquitaine (1252-1272) et épousa Éléonore de Castille qui mourut en 1290. Il se maria en secondes noces à Marguerite de France, la fille de Philippe III le Hardi (+1317). Il prêta l'hommage pour la Guyenne et l'Aquitaine et récupéra les territoires perdus au traité de Paris en 1259. Après l'annexion du Pays de Galles, Édouard Ier fit de son fils Édouard le premier prince de Galles, titre que portèrent ensuite tous les héritiers du royaume. Édouard lutta contre les Écossais et les battit en 1296 et 1298. À la fin de son règne, il dut faire face à la montée en puissance de Robert Bruce (1306-1329). Son autre ennemi fut Philippe IV le Bel qui essaya de contrer l'influence des Plantagenêts en Aquitaine. La fille de Philippe, Isabelle, épousa le fils d'Édouard, le futur Édouard II.
« Pour la classification des monnaies d'Edouard Ier, j'ai quelquefois suivi les traces d'Ainsworth, quelquefois aussi je m'en suis écarté. Cette classification est difficile et peu sûre. On ne peut donner avec certitude à ce prince que les pièces portant titre de Fils du Roi. La fabrique de ces espèces est assez négligée. »
Extrait de Monnaies féodales de France, par F. Poey d'Avant, pag. 85.
Références: Bd.476 - PA.2775 - E.18 - W.16A/2d p. 33 - Dy.1042
Monnaies anglo-françaises
« Ici commence une période fort intéressante du monnayage aquitain. « Le règne de Philippe-Auguste a changé la face des choses ; l'autorité morale de la France a singulièrement grandi, et la vitalité de sa nationalité est désormais assurée ; mais, par un contre-coup facile à expliquer, vis-à-vis d'elle a surgi une dangereuse rivale. Les Plantagenet, du rang de simples barons, vassaux de la couronne, se sont élevés à une puissance égale à celle de leurs suzerains, dont ils se déclarés les rivaux et les ennemis. Dans la lutte implacable de près de trois siècles qui va s'ensuivre, ils auront rallier autour d'eux toutes les ambitions déçues, toutes les colères. Il se feront le pivot de toutes les résistances à la mission civilisatrice de nos rois. Cette lutte désespérée fut pour notre nationalité une question de vie ou de mort. Tout ce qui la rappelle est donc précieux à plus d'un titre, et les monnaies anglo-françaises méritent une place à part dans les casiers des amateurs, parce que, indépendamment de leur valeur numismatique, elles sont les témoignages palpables de la grandeur des antagonistes de la France du Moyen-Age, et attestent les héroïques douleurs et le dévouement sublime de nos pères qui, à force de courage et de sang versé, purent chasser les ennemis du sol de la patrie (1). »
J'ai cru devoir diviser les monnaies de cette nature en deux séries : la première comprendra celles qui ont été frappées par les rois anglais en Aquitaine, et sur lesquelles est inscrit le nom de cette province ; la seconde sera composée des pièces battues en dehors de l'Aquitaine ou qui du moins n'en portent pas le titre. Quand je serai rendu à cette dernière catégorie,je dirai les motifs qui m'ont engagé à les réunir plutôt qu'à les distribuer entre les divers pays où elles ont été émises.
Divers auteurs se sont occupés des monnaies anglo-françaises. Parmi eux on peut citer Venuti, Snelling, Ducarel et Duby. De nos jours un travail important a été fait, c'est celui d'Ainsworth, déjà si souvent cité : Illustrations of the anglo-french coinage. Cet auteur n'a décrit, il est vrai, que les monnaies de sa collection ; mais elle était si complète, qu'il n'a presque laissé derrière lui rien de ce qui était connu à l'époque où il écrivait. Cela est si vrai, que le supplément à son ouvrage, publié Londres en 1847, c'est-à-dire près de vingt ans après, n'a fait connaître que trente-sept pièces qui avaient échapper à ses recherches. J'en ai ajouté un bon nombre dans ma Description. J'en fais autant aujourd'hui, et, réunissant toutes les variétés, je présente aux numismates un ensemble imposant, qui, à lui seul, fournirait la matière d'un ouvrage, si je n'étais forcément obligé de m'abstenir de longs développements.
Les types des monnaies anglo-françaises, surtout pour les trois princes du nom d'Edouard, sont extrêmement variés, et, pour la plupart, empruntés aux monnaies royales. Cependant les maîtres de l'Aquitaine en ont quelques-uns qui leur sont propres. Pour les monnaies d'or, nous trouvons le guyennois et le léopard ; pour celles d'argent, le gros et plusieurs variétés d'esterlins. Sur les divers types on voit presque toujours la combinaison du léopard anglais et des fleurs de lis françaises.
La classification à suivre ici est celle part atelier, qui, dans l'Aquitaine, est ordinairement indiqué par une lettre initiale. Il en résulte que l'on a pas toujours été d'accord pour la signification de ces lettres, chacun, selon ses désirs et par une préférence bien explicable, ayant voulu doter son pays ou sa ville d'une officine. Voici la liste de ces ateliers, dans laquelle je vais mentionner les diverses interprétations que l'on a donné des lettres en litige.
A. Agen ou Auch. On préfère généralement la première ville. M. Conbrouse ajoute Tarbes, et c'est à tort. D'abord, ainsi que nous allons le voir, cette atelier était indiqué par la lettre T ; et puis Aquoe Tarbellicoe, mentionnées par cette auteur, ne se traduisent pas par Tarbes mais bien par Acqs ou Dax.
B. Bordeaux ou Bayonne. La première explication est seule acceptable. L'atelier de Bayonne était placé à Guessin.
F. Figeac ou Fontenay-le-Comte. Malgré tout le désir que j'aurais de donner à ma ville natale un atelier monétaire anglo-français, je dois avouer qu'il y a doute entre les deux villes et que les numismates semblent, jusqu'à présent, prendre parti pour Figeac. Nous avons, il est vrai, un document à faire valoir ; c'est un acte de 1378, portant la mention d'une maison dite de Monnoie, située rue de la Fontaine, près le château, à Fontenay. Si cette désignation ne s'applique pas simplement à une maison où était placé un change, on serait forcé d'admettre que cette localité fut en effet pourvue d'une officine avant l'époque où le Dauphin (Charles VII) en établit une. Cet atelier aurait alors fonctionné entre 1361 et 1372, époque de la reprise de Fontenay par Duguesclin. Cette période concorderait parfaitement avec les faits numismatiques, puisque le seul prince qui ait employé la lettre F est le Prince-Noir, qui gouverna l'Aquitaine de 1355 à 1372. J’ajouterai pourtant qu'il n'est pas à ma connaissance qu'une seule monnaie anglo-françaises à la lettre F ait été trouvée à Fontenay, ce qui d'ailleurs ne prouve rien.
G. Guessin. C'était un lieu situé près de Bayonne. Je ne sais s'il en est resté quelques traces ; les dictionnaires les plus étendus ne le mentionnent même pas. Du reste, cet atelier n'eut qu'une existence passagère, puisque le Prince-Noir ne paraît pas y avoir monnayé.
L. Limoges, Libourne ou Lectoure. On place plus ordinairement cet atelier à Limoges.
P. Poitiers.
R. La Rochelle ou la Réole. On préfère généralement la première de ces villes. Il est certain que des monnaies à la lettre R ont souvent été découverte dans son voisinnage.
T. Tarbes.
Edouard III a aussi eu trois ateliers particuliers, dont le nom est inscrit en entier sur les monnaies. Celles qui en sont sorties étant très rares, il est certain que leur établissement ne fut que temporaire. Ceux sont ceux de Bergerac, Dax et Lectoure. »
Extrait de Monnaies féodales de France, par F. Poey d'Avant, pag. 82-85.