Voici mon dernier petit bronze, et il m'a donné bien du plaisir à en reconstituer l'histoire ...
Grèce Centrale - Attique - Ville d'Athènes
-87/-86 av. J.-C. - Bronze - Ø 17 mm - 7,31 g - axe du revers à 12h - R
Bronze ou Chalque
Droit : Tête d'Athéna à droite, coiffée du casque corinthien, grènetis autour (non visible ici),
Revers : Α-Θ / Ε, Zeus nu marchant à droite, prêt a lancer la foudre, étoile entre deux croissants.
La symbolique - Cette pièce est à rapprocher des tétradrachmes athéniens du "nouveau style" émis en cette même année 87/86 av. J.- -C. dont le revers mentionne clairement le nom du monarque pontique Mithridate VI venu "défendre" les intérêts des sujets grecs et celui également du nouveau tyran athénien Aristion.
Ce bronze, ci dessus illustré, présente, comme sur le tétradrachme, dans sa gravure une étoile entre deux croissants, symbole qui figure sur les monnayages originels de Mithridate VI et qui nous montre le pouvoir de ce monarque sur la ville d'Athènes.
Le poids de ces bronze (+/- 7,6g) coïncide également avec celui des cuivres produits à cette époque dans les ateliers du Royaume du Ponte.
Bien que frappé en grand nombre, il n'est donc pas surprenant que très peu de ces monnaies circulent après l'an 86 av. J.-C. soit la chute d'Athènes et la victoire des troupes du général romain Sylla qui va faire en sorte que les athéniens oublient rapidement "l'ancien régime" et condamnent les noms de Mithridate VI et Aristion à une
damnatio memoriae (condamnation à l'oubli)
L’historique - Ce bronze, fort intéressant, fait partie des dernières frappes du début de l'année 87/86 av. J.-C., avant le début du siège d'Athènes par les forces romaines de Lucius Cornelius Sylla, qui a isolé la ville d'Athènes de son port du Pirée, où ces pièces de bronze ont apparemment circulé équitablement, et rien qui ne fasse penser qu'un nouvel atelier auxiliaire fut créé après que les deux populations soient isolées l'une de l'autre.
Il s'agit d'une grande émission, comme le reflète les 201 exemplaires trouvés dans les fouilles de l'Agora d'Athènes et leur nombre dans les trésors postérieurs à l'année 86 av. J.-C. De sa production hâtive il résulte clairement que de nombreux spécimens ont été frappés d'une manière négligente ou avec des coins apparemment fatigués, bien qu'il semble plutôt qu'elles aient été frappées sans puissance au moment du coup de marteau, d'où il résulte de nombreuses monnaies d'aspect faussement usé, si bien qu'elles ont été retirées de la circulation moins d'un an après leur frappe. L'utilisation d'un alliage métallique avec plus de plomb a également provoqué une plus grande usure malgré une circulation réduite.
Références - GC Sear 2567 / BMC 11 - page 81, N°554 pl.XIV n°5 / SNG Copenhagen 307
Kroll page 74 n°97 pl.9 / Svoronos pl. 81, 47 / OMNI n°6 p.46 à 58