« [Alexandre Sévère] nourrit à l’égard de sa mère Mammaea une dévotion si extraordinaire qu’il fit construire à Rome dans le palais des appartements désignés sous le nom de « chambre de Mammaea », et que le peuple ignare appelle de nos jours « chez maman »… »
Histoire Auguste, Alexandre Sévère, XXVI, 9.
« Cependant Mammée donna au prince une épouse de famille patricienne, puis elle chassa de la cour cette jeune femme, que chérissait son époux, et l'accabla des plus durs traitements, parce que seule elle voulait porter le nom d'Impératrice. Elle refusait ce titre à la jeune princesse, et en vint, à son égard, à un tel point d’insolence, que le beau-père d'Alexandre, quoiqu'il fût traité par son gendre avec les plus grands égards, ne pouvant plus endurer les injures dont Mammée l'accablait lui et sa fille, se réfugia au camp, où il témoigna hautement sa reconnaissance pour Alexandre, qui, disait-il, le comblait d'honneurs, et accusa Mammée des outrages qu'elle lui faisait souffrir. Celle-ci, indignée, ordonna sa mort, et exila en Afrique sa fille, qu'elle avait déjà chassée du palais. Ces violences s'exerçaient contre le gré et la volonté d'Alexandre ; sa mère avait trop d'empire sur lui, et il exécutait aveuglément tous ses ordres. C'était en effet le seul reproche qu'on put lui faire : par sa trop grande douceur, par une déférence excessive et condamnable, il obéissait à sa mère, même dans ce qu'il désapprouvait le plus. » C’est en ces termes que l’historien grec Hérodien (175 ? – 24 ?) résume dans sa Vie d’Alexandre Sévère.
Cette jeune épouse persécutée, fille de Seius Sallustius Varius Marcinus, (qui aurait épousé vers 225 un Marcus Aurelius Severus Alexander de 16 ans), l’Histoire Auguste –dont on connaît maintenant les affabulations et la propagande sous-jacente- la nomme Memmia, fille de Sulpicius.
Mais les monnaies frappées en son honneur pour commémorer son mariage, entre 225 et 228 (qui marquerait la date de sa relégation et de sa mort en Afrique ?) l’intitulent « Gneaea Seia Herennia Sallustia Barbia Orbiana », et lui décernent bien la titulature d’ « Augusta » qui suscita l’ire de sa terrible belle-mère Iulia Mammea.
Inutile de chercher plus de fidélité historique à cette intrigue tant les sources sont lacunaires.